Actualités Analyse des marchés financiers - Février 2024


Le mois de février a une nouvelle fois été marqué par un vif bond des marchés actions des zones développées comme émergentes, contrairement aux marchés obligataires qui ont été pénalisés par les statistiques publiées.


Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le supposé retard de la Banque du Japon dans le processus de normalisation de son taux directeur continue d’affaiblir le yen, ce qui bénéficie mécaniquement aux actions nipponnes, fortement exportatrices.


Par ailleurs, on note également que les actions chinoises ont fortement rebondi pour revenir sur des niveaux proches de ceux du début d’année. En l’absence de nouvelles probantes, la meilleure explication est probablement que ces marchés ont bénéficié d’achats à bon compte.


En Europe, l’entrée dans la troisième année de la guerre en Ukraine a donné lieu à de fortes tensions entre l’Occident et la Russie. L’entrée officielle de la Suède dans l’OTAN après plus de 200 ans de neutralité et les déclarations du Président français sur l’envoi possible de troupes européennes en Ukraine ont déclenché une réponse cinglante de la part du Kremlin. Le Président russe a en effet signifié que La France était à portée de ses missiles.


Outre-Atlantique, la politique est toujours animée par des Primaires sans grand suspense : du côté des Républicains, Donald Trump ne laisse que des miettes à sa seule adversaire encore en lice, Nikki Haley, tandis que Joe Biden remporte haut la main les primaires Démocrates malgré sa cote de popularité en berne.


Dans le même temps, le mois a été animé par les données macro-économiques et par les résultats des entreprises. Ainsi, les chiffres d’inflation publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont contraint les opérateurs à ranger provisoirement leurs lunettes roses et à repousser leurs anticipations rapides de baisses de taux de la part des Banques centrales. En conséquence, les rendements des obligations gouvernementales se sont significativement tendus sur le mois, d’environ 30 points de base. Mais du côté actions, ce sont véritablement les résultats stratosphériques de NVIDIA qui ont propulsé les indices vers des niveaux record, le Dow Jones et le Nikkei 225 n'étant plus qu’à quelques encablures des 40 000 points, Le CAC 40 des 8 000 et le Nasdaq s’établissant au-dessus des 16 000.


En conclusion, les progressions des indices actions sont spectaculaires, comprises entre + 3.5% et 6.5%. On notera néanmoins que les déceptions se paient cash, comme en témoignent les -40% d’AMS OSRAM, ex-fournisseur d’Apple sur un projet désormais abandonné ou les – 15% de Téléperformance, dont le modèle d’affaires pourrait être fortement pénalisé par la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Enfin, sur le front des controverses, Edenred a perdu plus de 17% en février à la suite de l’ouverture d’une enquête, assortie d’une saisie de 20 millions d’euros, sur des soupçons de fraude sur des appels d’offres italiens pour un montant équivalent.

 

Analyse rédigée le 01/03/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.