Actualités Analyse des marchés financiers - Janvier 2024


Janvier 2024, à l’instar de décembre 2023, est véritablement le mois de tous les records sur les marchés développés, ce qui est loin d’être le cas pour les marchés émergents pénalisés par les marchés chinois notamment. 


Une fois n’est pas coutume, on a pu constater un engouement particulier pour les actions japonaises, toujours largement soutenues par l’image laxiste de la Banque du Japon, dont le taux directeur reste fortement ancré sur le niveau de -0.10%. C’est probablement la dernière banque centrale des économies développées à tenir un taux négatif. 


En Europe, l’actualité a été dominée par les révoltes des agriculteurs dans de nombreux pays dont l’Allemagne et la France. Outre l’accent légitime mis sur le niveau de vie extrêmement bas de la profession, on a pu assister à la validation de discours prônant l’abandon de normes environnementales ambitieuses par toutes les forces politiques en présence, ce qui augure assez mal la campagne des élections européennes à venir. En France, ce mouvement social a cueilli le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, qui n’a ainsi pas pu bénéficier du moindre état de grâce.


Outre-Atlantique, le combat pour remporter l’élection présidentielle de novembre prochain a été lancé par le début des primaires républicaines qui se résument d’ores et déjà à un affrontement entre le revenant Donald Trump et celle qui a été son ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, Ron de Santis ayant retiré sa candidature après le caucus de l’Iowa le 15 janvier. A l’heure actuelle et à moins d’une surprise, tout porte à croire que le monde va assister au match retour de l’élection d’il y a 4 ans.


Sur le plan macro-économique, aucune surprise n’est venue perturber réellement l’équilibre actuel des marchés financiers. Les chiffres d’inflation publiés sont ressortis globalement en ligne avec les attentes, tout comme ceux concernant la croissance du PIB. Seule ombre au tableau, le discours de Jerome Powell le 31 janvier a douché quelque peu les espoirs des investisseurs de voir se matérialiser les six baisses de taux implicitement prévues par la forme de la courbe des taux américaine.


Sur les marchés actions, le bilan est assez simple pour les marchés développés qui terminent le mois en hausse. Les valeurs technologiques et de croissance ont parfois fortement rebondi, bénéficiant de l’annonce de résultats souvent extraordinaires. C’est notamment le cas pour l’équipementier technologique ASML, le conglomérat du luxe LVMH ou pour Microsoft, qui est devenue la première capitalisation mondiale devant Apple.


Ainsi, le CAC 40 progresse de 1.6%, alors que l’Eurostoxx 50 avance de près de 3% tout comme le MSCI World en euro. Aux Etats-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq s’adjugent respectivement 1.7% et 1% en dollar. En revanche, les marchés émergents souffrent et reculent de 4.7% en dollar, pénalisés entre autres par la déconfiture du géant immobilier Evergrande en Chine, désormais en liquidation.


Sur le front obligataire, les taux d’intérêt à 10 ans se tendent marginalement sur le mois. Du côté des devises, l’euro recule de 2% face au dollar mais progresse de 2% face au yen.

 

Analyse rédigée le 01/02/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.