Actualités Analyse des marchés financiers - Décembre 2024
Décembre 2024 a été un mois sans grande tendance sur les marchés actions, qui ont pu sereinement digérer leurs excès de novembre, tandis que les produits de taux ont souvent corrigé à l’exception notable du haut rendement européen.
Sur le plan politique, le mois a été marqué par le renversement du gouvernement de Michel Barnier après motion de censure. Il aura à peine tenu trois mois et se sera fracassé sur l’autel du budget 2025. C’est la seconde fois sous la Cinquième République qu’un gouvernement est renversé, mais c’est bien la première fois que le chef du gouvernement n’est pas reconduit dans ses fonctions par le Président. Et c’est désormais François Bayrou qui occupe ce siège qu’on peut qualifier d’éjectable, les trois blocs en présence au Palais Bourbon ne parvenant pas à s’entendre sur des réformes structurelles…
Sur le plan géopolitique, nul doute que c’est la réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le 7 décembre dernier, qui remporte la mise, tant ont été commentées la présence ou l’absence de tel ou tel dirigeant. Mais, c’est sans conteste la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky en préambule de la messe de réouverture qui aura marqué le plus les esprits, à défaut de l’Histoire pour le moment.
Au Moyen-Orient, les répliques du séisme provoqué par les atrocités commises le 7 octobre 2023 en Israël par le Hamas, soutenu par l’Iran, n’en finissent pas de se faire sentir avec cette fois la chute de Bachar al-Assad en Syrie le 8 décembre dernier. En effet, Il aura fallu moins de deux semaines au nouvel homme fort du pays, Abou Mohammad al-Jolani, chef d’une coalition de groupes rebelles emmenés par le groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) pour faire fuir le Boucher de Damas à Moscou.
Sur le plan financier, on ne peut pas dire que les événements marquants de la fin d’année aient eu la moindre incidence sur l’humeur des marchés actions ou obligataires. Le changement de gouvernement français s’est même traduit par une réduction symbolique de l’écart de taux entre la France et l’Allemagne ! Seul le discours un peu musclé de Jerome Powell, qui a fait chuter les anticipations des taux en 2025, a pu enrayer quelques jours la progression du Nasdaq. Et ce même si, à l’instar de son homologue européenne six jours plus tôt, la Réserve fédérale américaine a baissé son principal taux directeur de 25 points de base lors du FOMC du 18 décembre.
Dans ce contexte, 2024 s’achève sur des performances mensuelles contrastées, mais sur des progressions annuelles robustes. En Europe, le CAC 40 progresse ainsi en décembre de 2%, tout comme l’Eurostoxx 50, mais le Stoxx 600 baisse quant à lui de 0,6%, pâtissant de la faiblesse des marchés britannique et suisse. Aux Etats-Unis, le S&P500 corrige de plus de 2% sur le mois, tandis que le Nasdaq, largement pondéré en valeurs technologiques, s’apprécie encore de 0,5%. Sur l’année, on constatera à nouveau une surperformance des marchés américains, en hausse de 25 à 30%, alors que le CAC40 fait du surplace et que le DAX allemand affiche un gain proche de 20%.
Côté obligataire, les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Le taux à 10 ans américain reprend plus de 35 bps et termine l’année au-dessus du niveau psychologique de 4.50%. Son homologue français s’affiche tout près de son plus haut niveau de l’année à 3.20%, tandis que le Bund allemand s’établit à 2.37%. Sur l’année, les indices reflétant la performance des emprunts d’état et du crédit de catégorie investissement des pays développés progressent entre 1 et 3 % en devises locales, quand la performance des obligations à haut rendement est positive de plus de 8% en devises locales et de près de 15% pour les obligations à haut rendement émergentes en devises dures.
Enfin, après un mois à nouveau en baisse de près de 2%, l’Euro recule de près de 6% sur l’année face au dollar, mais progresse de près de 5% face au Yen et de 1% face au franc suisse.
Analyse rédigée le 03/12/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.