Actualités Analyse des marchés financiers - Février 2025


Rien n’arrête les marchés actions européens en ce début d’année 2025 ! Continuant sur leur lancée, l’ensemble des places financières du vieux continent ont confirmé leur bond en avant enregistré en janvier, faisant fi du contexte politique et géopolitique ambiant.


Et c’est sans nul doute le show permanent américain emmené par son meneur de revue, à savoir Donald Trump, qui a saturé l’actualité encore ce mois-ci. Tout d’abord, le jeu de poker menteur au sujet des droits de douane sur les biens en provenance du Canada et du Mexique a pris fin et ce sont bien 25% de taxe qui seront appliqués dès le 4 mars sur certains produits. Dans la foulée, le Président a prévenu l’Europe qu’elle se verra infliger également des droits de douane de 25% ultérieurement. Dans tous les cas, le flou entourant les biens réellement taxés est vraiment épais.


Du côté de ses lieutenants, on assiste aussi à un véritable festival. Tout d’abord, Elon Musk, dans son rôle de ministre de l’Efficacité gouvernementale, empiète largement sur celui du Secrétaire d’Etat des Etats-Unis (ou ministre des Affaires étrangères), Marco Rubio, en invitant les Allemands à voter pour l’AFD sur son réseau social X. Grâce, entre autres, à cette caisse de résonance, le parti d’Extrême-droite réalise un score impressionnant de près de 21%, et s’adjuge un peu moins d’un quart des sièges du Bundestag. Et quand il ne tweete pas, Elon Musk s’affiche avec Javier Milei avec une tronçonneuse en main comme pour se faire adouber par l’économiste argentin. Pour le moment, le bilan de ses coupes budgétaires est très mince mais sa brutalité vis-à-vis des fonctionnaires américains pourrait en conduire un certain nombre à démissionner.


L’autre acolyte de Donald Trump, JD Vance, n’est pas en reste. Invité à s’exprimer lors de la Conférence de Munich sur la Sécurité, le Vice-Président s’est lancé dans une diatribe hors sol sur le fait que la plus grande menace qui plane sur l’Europe n’est « ni la Russie ni la Chine », mais « le renoncement à certaines de ses valeurs les plus fondamentales », comme la liberté d’expression….


Enfin, l’apothéose a été atteinte dans le Bureau Ovale le 28 février lors de la visite de Volodymyr Zelensky à Washington. Ce dernier est tombé dans une embuscade, diffusée en direct à la télévision, et visant à le contraindre de signer un accord-cadre pour l’exploitation des minerais au profit des Etats-Unis, et ce, après avoir été qualifié de dictateur par Donald Trump deux semaines auparavant. Malgré la morve des deux américains, qui se sont cru dans une émission de téléréalité, c’est bien le Président ukrainien qui a eu, pour le moment, l’avantage en claquant la porte avant la conclusion de l’accord.


Sans surprise, les résultats des sociétés qui ont publié en février sont presque passés inaperçus, si ce ne sont ceux de Nvidia qui ont plutôt rassuré les marchés après l’épisode Deepseek du mois dernier.


 
Dans ce contexte de crise géopolitique, les marchés financiers mondiaux ont eu des comportements contrastés. Comme expliqué en introduction, les marchés actions européens ont connu des progressions comprises entre 2% et 4%, tirés notamment par les secteurs de la finance et de l’alimentation.
Aux Etats-Unis, les marchés semblent de moins en moins convaincus par les gesticulations de la nouvelle administration comme le prouvent à nouveau les contre-performances du S&P et du Nasdaq qui perdent respectivement 1,3% et 4% sur le mois. Et c’est sans compter sur la déroute du Bitcoin qui s’effondre de plus de 17% en février, perdant une grande partie des gains emmagasinés à la suite de la victoire de Donald Trump.
Sur le front des taux d’intérêt, l’incertitude sur l’impact des mesures de rétorsion économique poussent les investisseurs vers les valeurs refuge et les principaux indices obligataires progressent sur le mois
Enfin, l’Euro reste stable face au dollar mais baisse à nouveau de près de 3% face au yen.


Analyse rédigée le 05/03/2025 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.