Actualités Analyse des marchés financiers - Janvier 2025


L’année 2025 a démarré en trombe en janvier, avec le très fort rebond des marchés actions européens, qui ont semblé profiter de l’espoir de déréglementation, conséquence de l’arrivée effective au pouvoir de Donald Trump, mais également de valorisations attractives en relatif.


En effet, sur le front politique et géopolitique, la tornade Trump est déjà à l’œuvre. Dans le conflit à Gaza, l’ancienne et nouvelle administrations américaines ont pu imposer un cessez-le-feu et un échange d’otages israéliens contre prisonniers palestiniens, toujours en vigueur actuellement. Dans le conflit russo-ukrainien, on a également assisté à un changement de ton des belligérants, Vladimir Poutine semblant ouvrir la porte à des négociations sans Volodymyr Zelensky pour le moment.


Sur le front économique, le Président Trump a d’ores et déjà annoncé la hausse des droits de douane de 25% sur les biens en provenance du Mexique et du Canada, et de 10% seulement pour ceux en provenance de la Chine, actant probablement au passage que les deux premiers pays avaient permis au troisième de contourner les mesures protectionnistes mises en place lors de la première présidence Trump. C’est désormais vers l’Europe que l’attention se tourne, alors que l’administration américaine essaie avec un certain succès de la diviser pour mieux imposer ses exigences commerciales, comme en témoignent les marques d’amitiés dont jouit l’Italie et le désordre semé par Elon Musk en Allemagne en soutenant ouvertement le parti d’extrême-droite AfD.


Mais en janvier, c’est sans nul doute l’Intelligence artificielle qui a encore mené la danse sur les marchés financiers. Nous passerons rapidement sur l’échec retentissant de l’IA française Lucie, mise hors ligne trois jours seulement après son lancement, pour parler de DeepSeek, l’IA chinoise qui pourrait disrupter l’hégémonie américaine tant son coût semble incommensurablement moindre que ses concurrentes directes. Sa mise en ligne s’est traduite par des chutes historiques des titres phares du Nasdaq Nvidia et Broadcom qui finissent le mois en baisse de 11% et 4% respectivement.


Plus proche de nous, en France, c’est la fronde des grands patrons, emmenés par Bernard Arnault, PDG de LVMH ayant assisté à la cérémonie d’investiture du Président américain, contre le projet de budget 2025 instaurant une surtaxe provisoire, que d’aucuns jugeront pérenne, sur les profits des entreprises faisant plus d’un milliard de chiffre d’affaires en France qui a déclenché les passions.


Dans ce contexte, les marchés actions européens s’envolent de près de 8% pour le CAC et l’Eurostoxx 50 et même de près de 11% pour l‘indice européen des actions bancaires, tandis qu’aux Etats-Unis, les performances sont bien moindres, le S&P 500 postant une hausse de 2,8% et le Nasdaq un gain de 1,6% en dollar. Les petites et moyennes capitalisations européennes sous-performent une nouvelle fois de près de 3% voire 5% alors que leurs homologues américaines font mieux que les valeurs du S&P 500.


Du côté des marchés obligataires, peu de mouvements à noter sur les emprunts d’Etat, les 10 ans américain et français faisant quasiment du surplace tandis que le 10 ans allemand se tendait de 9 bps sous l’incertitude créée par les élections législatives du 23 février prochain.


Enfin, l’euro fait jeu égal sur le mois avec le dollar, perd plus de 1% face au yen mais reprend plus de 1% face à la livre sterling.


Analyse rédigée le 03/02/2025 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.