Actualités Analyse des marchés financiers - Juin 2025


Juin 2025 a été remarquablement calme sur les marchés financiers, alors que l’actualité géopolitique a été particulièrement intense durant cette période.
En effet, contre toute attente, le 13 juin dernier, Israël a lancé une attaque massive contre le régime des mollahs iraniens, avec pour objectif la destruction des infrastructures nucléaires civiles et militaires. Cette guerre, qui a duré douze jours, a été atypique à plusieurs égards, notamment parce que les deux belligérants n’ont aucune frontière commune et sont distants de plus de 900 km, selon le trajet le plus court.

 

Alors que l’aviation israélienne pilonnait les cibles iraniennes, des drones et missiles envoyés par milliers par la République islamique ont constitué la principale réplique à l’opération de l’État hébreu. Mais ce sont surtout les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens, lors de l’opération nommée « Marteau de minuit », conduite par sept bombardiers furtifs ayant largué quatorze bombes pénétrantes, qui ont permis de mettre fin (provisoirement ?) au conflit et possiblement au programme nucléaire iranien.

 

On aurait logiquement pu penser que les marchés financiers seraient les victimes collatérales d’un embrasement du conflit au Proche-Orient, mais en réalité, à part un soubresaut de 10 $ sur le prix du baril de pétrole, aussi vite effacé qu’enregistré, il n’en a rien été, et ce, pour plusieurs raisons.

 

Tout d’abord, pour la plupart des pays de la région, la plus grande menace au Proche-Orient est l’Iran, et le fait de retarder leur programme nucléaire constitue une excellente nouvelle pour la stabilité régionale. Plus précisément, à l’exception des alliés traditionnels de l’Iran, aucun pays arabe ou musulman n’a protesté contre cette opération militaire de grande envergure. Par ailleurs, l’opération « Lion levant » (Rising Lion) a révélé la faiblesse des soutiens du régime d’Ali Khamenei : au Liban, le Hezbollah semble pratiquement éradiqué après l’affaire des bipeurs et n’a pu qu’appeler ses partisans à manifester dans la rue. Les rebelles Houthis n’ont pas non plus pu lancer une attaque de grande envergure, leur arsenal ayant été sérieusement endommagé par les frappes de la coalition israélo-américaine, qui ont eu lieu depuis le 7 octobre 2023. Quant à la Russie, elle a préféré rester concentrée sur ses objectifs militaires en Ukraine.

 

Ainsi, cette guerre éclair a éclipsé toute autre actualité, qu’il s’agisse des droits de douane, dont le moratoire expire le 9 juillet prochain, ou des actions des banquiers centraux. À ce sujet, en Europe, Christine Lagarde, après avoir abaissé une nouvelle fois de 0,25 % les principaux taux directeurs de la Banque centrale européenne — dont le taux des facilités de dépôt s’établit désormais à 2 % —, a annoncé que sa politique de normalisation était pour le moment terminée. Outre-Atlantique, lors de la réunion du FOMC du 18 juin, la Banque centrale américaine a une nouvelle fois laissé son taux directeur inchangé, à 4,25 % pour la borne basse, ce qui a déclenché la fureur de Donald Trump, qui a fustigé Jerome Powell sur son réseau social, TRUTH.

 

En conclusion de ce semestre, on notera que les marchés sont extrêmement résilients. En Europe, les indices boursiers ne baissent que de quelques dixièmes de pourcentage sur le mois, que ce soit pour le CAC 40 (-0,90 %) ou pour l’Eurostoxx 50 (-1.1 %). Aux États-Unis, en revanche, les indices boursiers bondissent franchement et s’octroient de nouveaux records absolus : c’est le cas du Nasdaq, qui progresse de plus de 6 %, et du S&P 500, qui gagne plus de 5 % sur le mois en dollar.

 

Sur le front obligataire, les taux à 10 ans allemands et français s’écartent d’environ dix points de base tandis que le taux à 10 ans américain se resserre de plus d’une quinzaine de points de base.

 

Enfin, l’euro continue sur sa lancée et progresse de près de 4 % face au dollar et au yen.

 

 

Analyse rédigée le 02/07/2025 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.