Actualités Analyse des marchés financiers - Mai 2025
En mai 2025, les marchés ont été ballotés par les volte-face incessantes de Donald Trump concernant sa politique protectionniste, consistant à menacer d’imposer des droits de douane prohibitifs selon les pays ou les secteurs d’activité.
Ainsi, alors que le Président avait décrété des tarifs de 145 % sur les biens importés de Chine au plus fort de la crise qu’il a lui-même provoquée, il les a subitement réduits le 14 mai de 115 points, atteignant un premier palier de 30 %. En signe de bonne volonté, la Chine a maintenu son différentiel négatif de 20 % avec les États-Unis, ramenant ses propres droits de 125 % à 10 %.
À l’inverse, alors que les Européens semblaient déterminés à négocier, leurs propositions ont, sans raison claire, profondément irrité le Président américain, qui les a menacés de droits de douane allant jusqu’à 50 %. Ces menaces n’ont cependant pas été mises à exécution.
L’analyse de la réaction des marchés financiers montre clairement que l’administration américaine a perdu en crédibilité, d’autant plus qu’Elon Musk a quitté le Département de la Réduction de la Dépense Publique (DOGE) après 130 jours d’inaction. Le taux à 10 ans américain s’est ainsi installé autour de 4,5 %, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la première puissance mondiale. En effet, Moody’s, 14 ans après S&P, a abaissé d’un cran la note de la dette américaine, lui attribuant désormais un AA+, une évaluation relativement généreuse compte tenu des niveaux d’endettement, surtout en comparaison avec des pays moins exposés.
Sur le plan géopolitique, là encore, les gesticulations du Président américain ont eu aussi peu d’impact que les menaces européennes adressées à la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine, ou à Israël. Le seul succès notable de l’administration Trump en mai reste la libération, le 12 mai, du dernier otage israélo-américain encore vivant. Cette opération, entièrement négociée par les États-Unis sans concertation avec Israël, a mis en lumière les profondes dissensions désormais visibles entre les deux pays.
En résumé, en mai 2025, l’adage « Sell in May and go away » n’a jamais été autant invalidé depuis 1990, compte tenu de la forte reprise des marchés risqués.
En Europe, le CAC 40 et l’EuroStoxx 50 ont bondi respectivement de 3.5 % et 5 %, certains secteurs enregistrant même des hausses à deux chiffres, comme les banques de la zone euro (+10.5 %) ou le secteur de la Défense européenne (+15.5 %).
Outre-Atlantique, les marchés actions ne sont pas en reste : le S&P 500 a progressé de plus de 6 %, tandis que le Nasdaq s’est envolé de 9.5 %. Finalement, le MSCI World a gagné e 6 %, en dollars comme en euros, la monnaie unique étant restée très stable face au billet vert.
Enfin, le Bitcoin a atteint en cours de mois un nouveau record historique à plus de 111 000 $, clôturant sur un gain mensuel supérieur à 10.5 %.
Analyse rédigée le 02/06/2025 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.