Actualités Analyse des marchés financiers - Novembre 2024
Le mois de novembre a été marqué par la fin du suspense américain avec l’élection triomphale de Donald Trump qui réalise le grand chelem, remportant également le Congrès. Ainsi, le Président élu aura les mains libres pour appliquer son programme et s’emploie, depuis le 6 novembre, à bâtir son gouvernement. Evidemment, un des premiers ministres nommés a été Elon Musk, le célèbre milliardaire créateur notamment de Tesla et de Space X, ayant mis à la disposition du Républicain la force de son réseau social X pendant la campagne.
Le retour de Donald Trump aux affaires a déjà fait bouger de nombreuses lignes, notamment sur les conflits en cours. Ainsi, en Ukraine, le Président Zelensky a évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu en échange d’une fixation des positions actuelles et d’une intégration de son pays dans l’Otan. C’est un changement de discours de la part du dirigeant ukrainien, ce dernier étant résolument opposé précédemment à toute partition de son pays, même si sa proposition a peu de chances d’aboutir.
De même, sur le conflit israélo-iranien, on peut supposer que si la situation semble bloquée à Gaza du fait de la détention des otages, le changement à venir d’administration américaine a accéléré la signature d’un accord de cessez-le feu entre Israël et le Hezbollah présent au sud-Liban.
Mais c’est sans nul doute sur le front financier que le retour aux affaires du désormais 45ème et 47ème Président des Etats-Unis s’est fait le plus ressentir. En effet, depuis le 6 novembre, les marchés actions outre-Atlantique ont tous franchi de nouveaux records avec le Dow Jones Industrial au-dessus des 45 000 points, le S&P 500 au-dessus des 6 000 points et le Nasdaq Composite au-dessus des 19 000 points.
A contrario, son programme perçu comme inflationniste a conduit les opérateurs à réévaluer les taux d’intérêt aux Etats-Unis, le 10 ans se tendant jusqu’à 4,45% avant de refluer sous les 4,20% à la fin du mois, tandis que la pente de la courbe des taux, mesurée par l’écart entre le 2 ans et le 10 ans s’aplatissait à nouveau pour tendre vers 0.
Ailleurs dans le monde, et notamment en Europe, le programme du Président Trump n’a pas fait que des heureux. Ainsi, la France pâtit toujours de la dissolution ratée, et le gouvernement de Michel Barnier paraît de plus en plus menacé par une motion de censure qui serait votée par une alliance antinomique du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National. Cette épée de Damoclès pèse largement sur la prime de risque de la signature France qui n’a pourtant pas été dégradée par les agences lesquelles ont toutes revues leur notation en novembre.
Enfin, au chapitre de l’environnement, l’échec relatif de la COP 29 qui se tenait en Azerbaïdjan, pays producteur de pétrole, traduit l’incapacité du monde à tenir une trajectoire linéaire de décarbonation des économies.
Dans ce contexte, les indices américains affichent tous de très fortes hausses, de l’ordre de +6% voire +11% pour le Russell 2000, tandis que les marchés européens sont globalement étals, le CAC 40 étant même la lanterne rouge de la zone avec un recul de 1,5% environ.
Sur le front obligataire, les indices ressortent tous en hausse, avec des performances comprises entre +0,5% et 2%, par exemple pour le Bloomberg Euro Aggregate.
Enfin, l’euro recule de près de 3% contre le dollar et de plus de 4% contre le yen, pénalisé par l’instabilité politique française et dans une moindre mesure allemande, des élections législatives anticipées étant programmées en février prochain à la suite de l’éclatement de la coalition gouvernementale menée par Olaf Scholz.
Analyse rédigée le 03/12/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.