Actualités Analyse des marchés financiers - Avril 2024
En avril, les marchés financiers ont repris leur souffle, ployant sous l’effet de publication de chiffres d’inflation moins favorables que prévus. Ainsi, tous les grands indices, qu’ils soient actions ou obligataires ont affiché des performances négatives.
Le mois a été animé par de nombreux événements politiques et géopolitiques. Ainsi, aux Etats-Unis, après des semaines d’atermoiements, le Congrès a voté un paquet de 61 milliards d’aides militaires à l’Ukraine, pour qu’elle puisse défendre son territoire contre l’agression des troupes de Vladimir Poutine.
Au Proche-Orient, les Iraniens ont lancé une attaque de drones et de missiles contre Israël en représailles de la destruction non revendiquée d’un bâtiment annexe de l’ambassade d’Iran à Damas. Cette vengeance, annoncée bien avant son exécution, a été déjouée par une coalition entre Israël, les Etats-Unis, la France, l’Angleterre, la Jordanie, Les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Après que les capitales européennes et américaine aient appelé à faire baisser les tensions pendant quelques jours, Israël s’est contenté de frappes chirurgicales sur le sol iranien, visant surtout à prouver aux Mollahs qu’il avait la capacité à venir les défier sur leur sol, distant d’environ 2 000 kilomètres.
Sur le front macro-économique, l’économie américaine affiche toujours une vigueur inattendue, avec un rythme mensuel supérieur à 175 000 créations d’emplois (ADP Employment Report) et même si la première estimation de la croissance du premier trimestre a été décevante (1.6% vs 2.5% anticipés).
En revanche, l’inflation affiche toujours une progression supérieure à la cible de la Réserve fédérale américaine de plus de 1%, que ce soit pour l’indice des prix à la consommation ou celui excluant les éléments volatils comme l’alimentation ou l’énergie.
En Europe en revanche, la croissance en berne et l’inflation revenant vers la cible des 2% annuels pourraient conduire la Banque centrale européenne à baisser son principal taux directeur dès le mois de juin, bien avant son homologue américaine.
Sur le front micro-économique, les résultats des entreprises ont été accueillis de façon très tranchée par les investisseurs. Par exemple, si ceux de Google (+11%) ou de Philips (+30%) ont été salués, ceux de Meta (-11%) ou Stellantis (-10%) les ont largement refroidis, que ce soit sur les publications ou sur les prévisions. Dans ce contexte chahuté, on pourra noter l’excellente tenue des banques européennes, qui confirment leur retour en grâce avec une progression du secteur de plus de 3% après près de 15% de hausse le mois précédent, ou le secteur pétrolier qui bénéficie d’un prix du pétrole élevé, plus que jamais thermomètre des conflits au Proche-Orient.
Dans ce contexte, les marchés actions des pays développés reculent tous de 2% à 4%, à l’exception notable de l’indice des petites capitalisations françaises en hausse de plus de 1% sur le mois.
Les marchés obligataires subissent la remontée assez violente des rendements et affichent des performances négatives supérieures à 1%. Seul l’indice des emprunts spéculatifs à haut rendement s’affiche quasiment à l’équilibre en avril.
Analyse rédigée le 3/05/2024 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.