Actualités Analyse des marchés financiers - Juillet 2023
En juillet, les marchés financiers ont encore été chahutés du fait d’une actualité économique et politique toujours foisonnante. En début de mois, la publication d’indicateurs avancés, ressortis à des niveaux signalant une récession imminente, ont provoqué un véritable trou d’air sur les marchés actions et paradoxalement sur les marchés obligataires d’état qui ont vu leur rendement bondir de 30 points de base sur la période. Mais, rapidement, l’optimisme est revenu grâce à la combinaison de plusieurs facteurs déterminants. Tout d’abord, les chiffres d’inflation publiés, qui sont ressortis conformes aux prévisions en affichant une nette décélération Outre-Atlantique (3 % en juin vs 4 % en juillet), ont convaincu les intervenant que la Banque centrale américaine était en passe de gagner son combat contre l’inflation. Ensuite, les résultats des poids lourds du secteur de la Technologie américaine, comme Meta (maison-mère de Facebook) et Google, dont les revenus publicitaires ont bondi lors du deuxième trimestre, ont éloigné le spectre de la récession redouté. Même les nouvelles hausses de taux de la FED et de la BCE ont ainsi été bien accueillies par les marchés, qui ont considéré que les taux terminaux étaient au mieux atteints ou en passe de l’être. Enfin, en toute fin de mois, les chiffres de croissance économique publiés aux États-Unis et en Europe ont démontré la résilience des économies développées.
Ainsi, en ce mois marqué par une actualité sociétale extrêmement tendue en France et par le fait qu’après juin, juillet 2023 a été le mois le plus chaud de l’histoire de l’Humanité, les marchés financiers ont une nouvelle fois affiché des niveaux records.
Le CAC 40 et l'Eurostoxx 50 ont progressé de plus de 1 %, avec une nouvelle forte hausse du secteur bancaire (+6 %) et un retour en grâce de l’immobilier (+ 11 %). Sur le front des entreprises, la contre-attaque de la société française SES Imagotag, spécialiste des systèmes d’étiquetage électronique destinés à la grande distribution, n’a pas totalement réussi puisque son cours de bourse n’a rebondi qu’à hauteur d’un tiers de la baisse due aux accusations de Gotham City. Et au sein du CAC, on notera la descente aux enfers de Téléperformance, dont le cours est en recul de près de 40 % sur l’année, après une controverse délétère provoquée par l’ouverture d’une enquête par le ministère du Travail colombien sur les conditions de travail des 42 000 salariés du groupe dans le pays en novembre 2022 et un avertissement sur ses ventes au second semestre 2023.
Aux États-Unis, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont enregistré une progression de 3 à 4 %, profitant comme on l’a vu des résultats des entreprises, mais surtout du retour en grâce de titres très délaissés depuis le début de l’année, notamment dans le secteur pétrolier.
Sur le marché obligataire, les rendements des obligations gouvernementales ont une nouvelle fois augmenté d’une dizaine de points de base en Europe et aux États-Unis, tandis que les obligations de catégorie investissement et à haut rendement ont globalement progressé. Enfin, l’euro bénéficie toujours du décalage du rythme des banques centrales et remonte encore de près de 1 % face au dollar américain.
Analyse rédigée le 01/08/2023 par Pierre Bismuth, Directeur général de Myria Asset Management.